Argyll, Rennes (no) Futur, Histoire de la SF en BD.

Cela faisait un bon moment que je n’avais pas pris le temps de rédiger un véritable article digne de ce nom sur le blog. Il était peut-être temps que je m’y mette car, malgré la COVID et sa présence malaisante, voire, malvenue, mon actualité ne s’est pas arrêtée. Au contraire, elle a sans dote rarement été aussi intense. La fatigue est là, les batteries tentent de se recharger, en vain ai-je l’impression. Mais si la fatigue est pesante, plus léger est le sentiment de satisfaction qui me gagne en regardant dans le rétroviseur de ces derniers mois. Certes, j’ai quitté mon travail dans une librairie bien connue des rennais, mais j’ai découvert le plaisir d’entreprendre moi-même, sur une voie personnelle dont je rêvais depuis tout gosse mais que je n’osais imaginer faute de moyens, de confiance en moi, d’aide peut-être. Or j’ai trouvé il y a quelques années mon alter-ego en Simon Pinel. Non seulement mon super pote, mais aussi le témoin de mon mariage et… le collègue avec qui je partage cette passion viscérale de l’imaginaire, fantasy, SF, fantastique… Être habitué à discuter des heures durant de bouquins nous a amenés à nous poser la question : et si nous entreprenions ensemble pour profiter pleinement de nos passions ? Ainsi est né le projet ARGYLL. Pour l’instant, nous avons dévoilé le pôle édition, le nom de nos associés (Xavier Collette et Frédéric Hugot), mais quelques surprises restent encore à dévoiler en ce qui concerne cette entreprise en économie solidaire et sociale.

ARGYLL


En attendant d’en savoir plus, vous pouvez rejoindre nos réseaux sociaux, puisque nous sommes sur Twitter, Instagram et Facebook.

Par ailleurs, les éditions Goater sortent ce mois-ci une anthologie de polar-SF, dédiée à Rennes vue de 2030. Beaucoup de noms connus, comme Frédéric Paulin, Stéphane Grangier, Erik Wietzel… et vôtre serviteur, qui est là en « guest » avec une nouvelle intitulée RoazhonCop. Vous pouvez la commander chez n’importe quel libraire, bien entendu (sauf Amazon, puisque l’éditeur ne passe délibérément plus par eux).

Faites-vous plaisir, l’ouvrage est bien beau !


La plus grosse actualité parutions, c’est L’Histoire de la SF en BD. Après deux ans et demi de labeur, voilà enfin l’album. Je l’ai reçu aujourd’hui. J’en étais très heureux, et il est fidèle à ce que j’espérais. Taille idéale, beau papier, belle reproduction des dessins et des couleurs. Je le trouve vraiment très agréable à manipuler. Un vrai bonheur pour moi et je remercie les équipes des Humanoïdes Associés car tout le monde a travaillé d’arrache-pied pour le finaliser, et pour qu’il soit prêt en temps et en heure… même si l’heure n’est jamais venue.

Certains d’entre vous auraient pu le découvrir en avant-première au festival Utopiales mais, hélas, ce dernier a été annulé. Grosse pensée pour les organisateurs qui y ont cru jusqu’au bout. Les Humanos avaient fait un petit tirage exprès pour l’occasion. Tant pis. Quoi qu’il en soit, les dés sont jetés désormais, il sera dans la nature à partir du 25 novembre, sauf énième retournement de situation. Je ne sais trop qu’en penser. La période est vraiment délicate et je pense que personne ne sait réellement comment agir. Publier ? Pas publier ? Telle est la question. Donc wait and see.

Toutefois, un événement est venu gâcher la fête. Du moins ma fête. C’est le décès de quelqu’un dont j’admirais beaucoup le travail, qui m’avait beaucoup encouragé, notamment à la convention nationale de SF à Orléans cette année, où j’avais pu lui montrer la plupart des planches de l’album sur mon téléphone. Il m’avait montré beaucoup d’enthousiasme, me disant que ce genre d’album aurait pu être fait depuis déjà un moment, et que ce n’était pas une mauvaise idée pour essayer d’attirer au genre un autre lectorat, parfois ignare de cette culture ou complètement hermétique par a priori. Cet homme valeureux, généreux, drôle, tout le temps positif, c’était Joseph Altairac. Je l’ai connu à l’aube de l’an 2000, alors que j’avais à peine franchi la vingtaine, d’abord au travers des pages de nombreux fanzines, notamment ceux de Philippe Marlin, des éditions de L’Oeil du Sphinx. J’étais monté à Paris, ma « première » fois tout seul. Quel périple ! Hôtel minable mais soirée inoubliable. Joseph était là, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. J’ai l’impression, aujourd’hui, de perdre une sorte de guide, auprès duquel j’ai grandi, appris, parce qu’il était un érudit de premier ordre, toujours simple, prêt à aider comme à raconter. Il faut dire qu’il s’intéressait alors aux sujets qui à l’époque m’accrochaient le plus dans la SF : Les pulps (avec Lovecraft et autres), L’Âge d’Or (avec Van Vogt par exemple), mais aussi H.G Wells ou le Merveilleux Scientifique. Il avait sorti, avec son tout aussi sympathique complice Guy Costes, une bible monumentale, indispensable, complètement folle, sur notre SF francophone, Rétrofictions.

Achat obligatoire, bien sûr. Vous l’avez compris, la parution de cet album, sans que l’Oncle Joe ait pu le lire me laisse avec un sentiment étrange, comme si l’album devait rester à jamais incomplet… Il va manquer énormément à toute cette famille de la SF, il va beaucoup manquer à ses proches, il va beaucoup me manquer, je l’aimais vraiment énormément et, ces dernières années, il m’avait servi d’exemple avec sa façon toujours positive de voir les choses.

Toujours est-il que l’album, dessiné par l’excellent Djibril Morissette-Phan, va sortir. Je remercie ici Les Humanoïdes Associés et leurs équipes pour cette belle aventure, éprouvante certes, mais ô combien enrichissante. Pour vous faire une idée, vous pouvez toujours jeter un oeil aux vidéos ci-dessous ! Moi, je vous donne rendez-vous le 25 novembre en librairie. J’espère que l’album vous plaira ! Il a déjà eu une première critique dans le magazine Zoo, grâce à Yaneck Chareyre.

Trailer de la BD !
J’explique, dans cette vidéo, ma façon de travailler…

À tout bientôt ! Merci de votre soutien !

À propos de Thomas Geha

Ecrivain / Littératures de l'imaginaire. Voir tous les articles par Thomas Geha

2 responses to “Argyll, Rennes (no) Futur, Histoire de la SF en BD.

  • UneBulledefantasy

    Je suis vraiment désolée pour le décès de Joseph Altairac. Ce n’est jamais facile de perdre un mentor, quelqu’un qu’on admire et qui a contribué en partie à forger la personne que l’on est devenu. Certains partagent la flamme de la passion avec un tel enthousiasme que le flambeau continue de briller bien après eux. Il faut chérir précieusement ces échanges avec lui, sa positivité et tout ce que tu as appris à ses côtés. Je suis triste pour toi qu’il ne puisse pas lire ton album, mais je suis sûre qu’il l’aurait vraiment adoré. En tout cas, tu peux être fier pour tout ce travail accompli ! Encore bravo pour tous ces projets !

    • Thomas Geha

      Merci pour ces quelques mots très sympas ! Je suppose qu’il aurait râlé gentiment sur deux trois trucs… Je ne sais pas s’il aurait aimé, mais j’ai pas mal épluché son travail pour concrétiser le mien 😉

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