F comme France Culture (A comme Alexandriz reboot)

Bonjour à tous,

Je profite de ce nouveau billet pour vous souhaiter une excellente année 2013, en espérant qu’elle se montrera à la hauteur de vos attentes, mais aussi qu’elle sera une année d’évolution et de changement.

Concernant le livre, c’est bien parti, il est en pleine évolution, une réflexion semble engagée au niveau de l’état, notamment  en ce qui concerne les droits d’auteurs et le numérique ; ainsi les médias commencent à s’y intéresser. Je pense ici à France Culture, qui a lancé un gros dossier sur le droit d’auteur, sous la houlette du journaliste Abdelhak El Idrissi, en s’arrêtant bien évidemment sur la question  du piratage. Le journaliste s’est donc penché sur ce qu’il s’est passé entre moi et la Team Alexandriz, suite à la mise en ligne illégale, contrevenant à mon droit d’auteur, d’un de mes livres, mon post-apocalyptique A comme Alone (toujours pas au goût de la réalité puisque les Mayas ont foiré en beauté). Vous pouvez donc écouter mon intervention (elle était plus longue, mais a été – fort bien – montée), en cliquant sur le logo suivant :

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Par ailleurs, puisque la question m’a été posée sur le forum de la Team Alexandriz, je reprends ici mon nouveau – court – message de bilan posté là-bas (avec quelques précisions supplémentaires), deux mois et quelques après les faits :

Concernant les téléchargements, je n’ai bien sûr aucun moyen de savoir combien de copies ont été téléchargées. Seule la Team est en mesure de vous donner cette information, j’imagine.

Pour ce qui est des dons, ils se sont « arrêtés », le 16 décembre. Ils étaient souvent accompagnés de petits mots sympas, merci pour ça. En tout, il y a eu 121 dons. Allant de 30cts d’€ à… 50€. Une personne m’a versé cette somme pour « tous les bouquins qu’elle a téléchargés ». Globalement, la somme totale se monte à environ 600€. On peut diviser les dons en plusieurs parties : ceux qui sont un soutien envers mon travail en général (lecteurs qui me découvrent, d’autres qui m’ont lu et ont aimé ce qu’ils ont lu, etc.), ceux qui sont satisfaits que l’on parle du piratage autrement que pour des sanctions éventuelles (liées à un type de consommation différent parce que l’offre légale n’est pas satisfaisante en l’état actuel des choses, par exemple), ceux qui soutiennent la Team Alexandriz (ils sont nombreux) et donc la démarche qu’elle a eue, c’est à dire essayer de trouver des solutions avec moi sans passer par la case crise de nerf et crise de foie (chouette leçon de dialogue au passage, dont devraient s’inspirer beaucoup avant de partir en guerre). Bref, la conclusion, si l’on mélange tout ça dans le shaker, les gens ont surtout donné parce qu’une plateforme pirate et un ayant-droit (moi en l’occurrence) ont pour une fois donné une image plutôt positive, par une action commune, qui (c’est bon de le noter) n’est partie d’aucun calcul, ni d’un côté ni de l’autre.

Disons, en conclusion, que cette histoire a le mérite de faire réfléchir sur les comportements des internautes lecteurs, qu’elle permet aussi de dissocier ceux qui piratent le livre et ceux qui le téléchargent. Si je reste évidemment blasé sur le fait que mon livre ait été piraté – comme je le disais je n’y pouvais rien et n’y peux toujours rien -, j’ai pu comprendre, mieux saisir, que les modes de consommation sont en pleine mutation, que si le consommateur (ici le lecteur traditionnel) est toujours bel et bien là, il en existe un autre, de plus en plus important, dont les attentes ne sont plus en adéquation avec notre société de consommation actuelle et ses rouages d’un autre temps, antérieurs à l’émergence d’internet, lequel est devenu un véritable outil de vie (donc de consommation). La fracture est ouverte, et laisse indifférente, n’est pas soignée, donc elle ne se referme pas.

Mais c’est comme le passage de l’analogique au numérique ; on a enterré l’analogique pour le tout numérique et… bizarrement, on y revient peu à peu, au moins dans l’esprit. En musique, beaucoup de groupes reviennent vers les sons analogiques, la vintage-pop par exemple. Tenez, je ne résiste pas à vous passer la vidéo d’un chouette groupe qui monte, O’Safari.

Tout ça pour dire que rien, à mon sens, n’est figé, ni fixé. On parle en ce moment de l’écroulement des enseignes culturelles type Fnac et Virgin. Je suis très triste pour les employés de ces magasins, le chômage n’est jamais drôle et j’en sais quelque-chose. En revanche, je crois que les petites surfaces, type librairies indépendantes, vont en être revigorées parce qu’elle recommencent à être un espace de rencontre, de partage, de conseil, et que le lecteur est déjà en train de retourner vers elles. Elles devront donc, aussi, franchir le cap numérique et pourquoi pas proposer ces fameuses bornes numériques que développe par exemple le prestataire Epagine. J’y crois assez. Tout comme j’ai toujours cru en la cohabitation du papier et du numérique…

Bref, je ne m’étends pas plus. Bonne année à tous. Elle risque d’être riche !

À propos de Thomas Geha

Ecrivain / Littératures de l'imaginaire. Voir tous les articles par Thomas Geha

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